L’Atelier : Jérôme Laureau
La peinture est un sport de combat, pourrait-on dire à propos de Jérôme Laureau en paraphrasant le titre d’un célèbre film. Jérôme termine ses toiles au poing et les gagne aux points. Car les deux adversaires sont d’égale force. Le peintre et la peinture. Les pinceaux sont hirsutes, comme le patron. Quand il n’y a plus de poil, on peint avec le manche. Tout ça se passe de nuit, dans une cabane dans les arbres. Au grenier, Jérôme partage l’atelier d’huile avec des essaims d’abeilles. Il peindra avec du miel le jour où il sera trop fauché pour s’acheter de la couleur. Dans la grange, c’est l’acrylique et le dessin. Le désordre est au garde à vous et la poussière ne rigole pas. Au rez-de-chaussée, c’est la sculpture et l’écriture. Des dragons crachent des phrases enflammées. De la cave montent les tonitruances hargneuses de Scrotum, groupe punk dont Jérôme est le compositeur et le parolier. La musique et la langue en ressortent écorchées. Tout au fond de la caverne, il y a un lit. Au carré. Pour la journée.